Vacances 2010

Le rôle de l’étudiant en médecine

Après 8 mois d’isolement dans les contrées pas si lointaines que ça de la P1, sortir fut presque un choc. Bon ok, j’exagère peut-être un peu, mais on ne voit plus le monde comme avant et, surtout, le monde ne vous voit pas de la même façon. « Ha tu es en médecine ? alors si on a eu un cancer des poumons on a plus de chance d’attraper un cancer de l’œsophage ? » ; « J’ai des petits boutons sur le bras, c’est quoi à ton avis ? ».

Je n’invente rien et si toi qui me lit es en médecine, tu as déjà fréquenté ces personnes. Seulement ces personnes peuvent être nos parents, nos amis, des connaissances ou une personne inconnue qui apprend à vous connaitre. Tout d’un coup, dès que l’on sait que vous êtes en médecine, on peut parler de tout et le ton de la conversation devient presque plus… passionné à chaque fois.

« Wouaaah mais tu en as du courage ! Tu en as pour quelques années encore ! Bon courage. » ; « Ouais j’ai des problèmes de prostate et mon médecin n’arrête pas de m’embêter avec ça » ; « Alors il parait que vous vous entrainez sur des morts ?! »

Vous passez pour quelqu’un de sérieux, peu importe le résultat du concours. Il y a tellement d’a priori sur cette fameuse première année et sur le cursus en général que les gens, souvent mal renseignés, se font des films et croient que vous êtes déjà médecin. Et parfois on en attend beaucoup de vous et il faut faire preuve de maturité. Savoir dire qu’on ne peut pas aider à notre niveau et que la meilleure des solutions est de consulter un médecin, un vrai.

Mais on peut tout à fait accompagner la personne dans les démarches à suivre. Quelqu’un a qui on tient et qui à peur de faire des examens a besoin d’être épaulé. Je pense que nous, étudiants en médecine (NDLR : marche avec toutes les professions de la santé), avons plus de poids si on accompagne une telle personne que quelqu’un qui n’a pas de notions médicales. Et pourtant, on peut tout simplement être là et ne pas parler… ce qui nous différencie, c’est notre statut d’étudiant en médecine uniquement.

Voilà ce que j’en pense. Je le remarque de plus en plus d’ailleurs, et ce n’est pas toujours facile d’assumer. Et vous, quelle est votre avis sur la question ? En début de cursus je pense que c’est la même chose devant des personnes non initiées mais ça m’intéresse d’avoir vos avis.

Discussion

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  1. […] Article dans son intégralité sur : Cursus medical […]

    Posted by Le rôle de l’étudiant en médecine | Paroles d'étudiants | août 3, 2010, 7 h 16 min
  2. Bonjour,

    Pour les premières années d’études, je pense que le rôle de l’Etudiant en médecine est d’abord de réussir ses examens, de s’accrocher pour la suite.
    Pour le reste, de la part d’une personne qui n’a rien à voir avec le milieu médical, il convient de recadrer gentiment ceux qui vous sautent dessus et vous demandent des consultations à tout va. Quand au fait d’accompagner ceux qui ont un souci de santé, l’écoute et l’empathie n’est pas le monopole de l’étudiant en médecine. Et la qualité de la communication est une chose qui concerne le patient et le médecin. Personne d’autre. Car cela relève du secret médical.

    Posted by Djemila | août 3, 2010, 12 h 01 min
  3. Je plussoie ma voisine du dessus, plus ironiquement, l’étudiant en médecine se voit confier des missions de plus en plus importantes, d’abord en stage infirmier il apprend à rester debout 6h sans broncher puis accessoirement à piquer, en P2, il apprend à tenir les murs pour que l’hospital puisse encore rester debout assez longtemps, ce qui évite une dépense titanesque à la sécu avec la construction d’un nouveau bâtiment, en D1 t’as le droit de tenir le dossier médical au pied du lit et de le passer au chef pendant la visite, avec un peu de chance un externe te laisse ranger les bio et faire des ECG, pour la suite j’attends d’avancer ^^. Plus sérieusement, l’essentiel de ce que j’ai retenu, c’est d’adopter une attitude neutre, empathique, attentive, bienveillante, et ne pas juger. Recadrer, et bien rappeler courtoisement notre statut lorsqu’on présume de nos connaissances encore non acquises.

    PS: j’ai une anecdote de mon stage infirmier d’un médecin du service qui m’avait déclaré le premier jour, sans que je n’ai dit mot, « ici tu as autant d’importance que le balayeur du coiffeur, tu n’es rien du tout » (sur le coup choqué, j’en garde maintenant un regard très perspicace avec le recul)

    Posted by olecrane | août 3, 2010, 20 h 43 min
  4. Dans les questions qui reviennent souvent, quand tu dis que t’es étudiant en médecine, systématiquement on me demande : « en première année ? ». J’ai 21 ans et rentre en 5ème année. (VDM ?)
    Après arrive le fameux « ah ben c’est bon maintenant alors ! ».
    Oui après la 1ère année c’est bien connu on fout plus rien.

    Sinon concernant le sujet même de ton article, je suis plutôt d’accord. L’avantage c’est qu’en avançant dans les études évidemment (et heureusement) on progresse et on devient petit à petit capable de répondre aux questions. Attention cependant à ne pas dire de bêtise, parce qu’on nous écoute pour de vrai. Ceci dit, la plupart du temps je dis que je ne sais pas quand même, pour être sûr de ne pas induire en erreur.

    Primum non nocere !

    Posted by L'apprenti Docteur | août 3, 2010, 21 h 52 min
  5. J’ai eu le même type de soucis en psycho…
    Enfin même type de soucis, pas vraiment, car nous, c’est l’inverse, nous passons pour des glandeurs! Si seulement les gens voyaient notre niveau de Neurosciences et de stats!!!

    Du style « ah bah, vas y, analyse moi! »..euh comment te dire ça gentiment…

    « ah je connais un tel, il a ça et ça, tu crois qu’il est atteint de quoi au niveau pyschologique? « (faute faite exprès, véridique même…)

    « Ah t’es étudiante en psycho, tu passes ton temps à glander quoi! » euh… là aussi, comment te dire ça gentiment?

    Sans oublier les gens, proches ou non, qui subitement, te prennent pour LEUR psy… Et que toi, bah non, tu n’as pas envie de les écouter!!

    Posted by Guiz | août 4, 2010, 13 h 35 min